J’ai vécu une semaine émotionnellement puissante.
J’ai été confrontée à ma plus grande peur, cette peur de perdre l’un des mes parents, et en même temps au plus grand des bonheur la Vie, avec la naissance de mon neveu.
Ce post est difficile à écrire car je suis encore à fleur de peau, et chaque mot qui arrive à sortir m’écorche à vif.
Toute cette histoire s’est déroulée cette semaine de lundi à vendredi.
En 5 jours mon regard a changé, mon innocence s’est envolée encore un peu, et mon amour s’est renforcé pour ceux qui sont autour de moi.
D’une part, les médecins diagnostiquent un cancer à ma mère, et d’autre part, ma petite sœur accouche quelques jours plus tard.
Entre les larmes de joie et les larmes de chagrin, mes yeux en ont vu de toutes les couleurs.
Comment faire pour tenir face aux épreuves comme la maladie ? Comment arriver à soutenir les autres alors que soi même on a perdu l’équilibre face à cette mauvaise nouvelle ? Comment lutter contre ses peurs ? Comment continuer à vivre en pleine conscience et profiter encore de la vie alors que la mort frappe à la porte de notre monde ?
Maman a un cancer
Tout a commencé par quelques inquiétudes autour de l’état de santé de ma maman, mais ça semblait anodin, et puis il suffisait d’aller chez le médecin et sa devrait aller mieux.
Elle a trainé un mois avant d’aller consulter, et finalement le médecin a dit que c’est pas grave, quelques médicaments et sa devrait aller mieux là encore, et puis les douleurs ont continué, et on lui a tous dit de changer de médecin car elle n’allait pas mieux.
Et là hop! mon médecin préféré qui est juste extraordinaire, la reçoit, l’envoie rapidement faire d’autres examens, et quelques jours après une intervention chirurgicale est programmé pour enlever des polypes.
Jusque-là tout va bien, sauf qu’il y a un polype plus gros que les autres, et on commence à s’inquiéter car il fallait attendre le résultat des analyses.
J’ai compris que ce n’était plus quelque chose de bénin, je sentais que quelque chose de pas bon était dans l’air, j’ai commencé à avoir peur.
Rendez-vous à nouveau chez le médecin et le diagnostic tombe c’est un cancer colorectal. Cancer, laser, chimio… Les mots qu’on n’a pas envie d’entendre sortent les uns après les autres.
En fait on entend mais on n’entend plus. J’ai eu l’impression d’être en train de planer, d’évoluer entre deux mondes.
D’un côté je suis assise, dans mon canapé, je me vois écouter ce qu’on me dit, et de l’autre je flotte , je pars je ne suis plus là, mon esprit est parti. J’imagine que c’est le choc.
Je suis là toute seule quelques heures plus tard, ma mère est rentrée chez elle avec ma sœur.
Je sais qu’elle a beaucoup pleuré, même si les médecins sont rassurants, on vient de lui annoncer une p….n de maladie qu’on connaît comme mortel.
Je n’ai plus bougé pendant une heure, un flot d’émotion de dingue, et j’ai pleuré, j’ai pleuré, comme une enfant, des larmes, des cris, j’avais tellement mal. Mon monde venait de s’écrouler, tout ce sur quoi je me reposais, mes repères, mon repère, mon bâton, mon pilier celle sur qui je me repose tout le temps et qui me guide est malade, et là ce n’est pas un rhume
.
Je ne me voyais pas affronter seule ce drame. Alors j’ai envoyé un message à ma meilleure amie, juste un simple message « maman a un cancer ». 2h plus tard, elle débarquait à la maison, avec une boite remplie de pâtisserie, et elle m’a serré très fort dans ses bras. Le soir on a fini ensemble une bouteille de vodka, j’ai bu à l’excès (* l’abus d’alcool est dangereux pour la santé), je me suis rendue minable j’ai ri et j’ai pleuré, j’ai fini par vomir mon corps n’encaissant plus tout cet alcool. J’avais envie d’oublier cette mauvaise nouvelle, j’avais envie que ce soit juste un cauchemar. Elle est restée avec moi ce soir-là, s’assurant bien que je regagne mon lit.
J’ai appris le lendemain que la nuit fût difficile pour tous les membres de ma famille, on avait tous pleuré de notre côté, priant pour que ce ne soit qu’un mauvais rêve. Mais le lendemain au réveil, avec la gueule de bois, j’ai réalisé que malgré tous mes efforts pour oublier, et bien qu’il fallait désormais vivre avec. Maman allait vivre avec une maladie qui la ronge à l’intérieur, et nous on devait être là pour elle. Mais comme on n’y arrivera pas tout seul, c’était le moment de bien s’entourer.
De l’importance de bien s’entourer.
J’ai beaucoup de chance, car j’ai des gens très proches de moi, et qui sont là pour moi quoiqu’il arrive, dans les bons et les mauvais moments.
Je n’ai pas eu à faire de grandes phrases, à faire de longs discours sur ce que je ressentais, ils étaient, sont, et seront là pour moi.
Il y a des mots qu’on n’a pas envie d’entendre « tu es forte, sois courageuse », en fait je n’ai ni envie d’être forte, et là je suis tout sauf courageuse. Je suis la fille à sa mère qui a peur de la perdre.
J’ai peur !!! Et ce sentiment prend toute la place dans mon cœur et dans mon esprit.
Du moins, à cet instant là ; j’étais en colère contre le monde entier, contre Dieu, contre les médecins, contre ma mère elle-même, j’en voulais à tout le monde.
D’un côté j’avais besoin d’être entourée et de l’autre je voulais rester seule et les repousser.
J’ai découvert cette dualité d’émotions, de sentiments, je voulais tout et je ne voulais rien.
Mais ce qui fait la différence, c’est justement d’avoir des personnes qui nous connaissent, et qui nous aiment. Ces personnes qui peuvent comprendre à quel point on peut être mal, et que la colère qu’on a en nous n’est pas contre eux, ces personnes qui savent être là quand il le faut, et s’effacer quand c’est nécessaire. Ces personnes qui nous aiment et qu’on aime.Je me suis sentie mieux et je me sens bien à chaque fois qu’ils me rappellent tous qu’on ne sera pas seul à affronter la maladie.
Je leur suis entièrement reconnaissante pour cela.
Au milieu de la tempête, une éclaircie.
Passé le choc, l’optimisme reprend le dessus 2 jours plus tard. On est des battants dans notre famille. Rien ne peut nous atteindre car on est un bloc, une seule entité d’amour.
Pour moi c’est l’amour qui fera la différence. On s’aime tous et on saura donner la force à ma maman.
Je sais (ou c’est peut être un déni) qu’elle va guérir, je sais que ça va être dur et difficile mais je sais que ce n’est qu’une mauvaise passe.
Je sais qu’on a encore beaucoup de choses à vivre ensemble et que la mort n’est pas pour maintenant. Je sais qu’elle va aller mieux. Je le sais c’est comme ça.
On se retrouve comme d’habitude chez mes parents autour d’un bon repas, on rit, on continue à partager de bons moments, on ne va pas fondamentalement changer notre vie telle qu’elle est, car elle est formidable.
Et puis il y a cet instant où elle annonce la mauvaise nouvelle à d’autres personnes proches, et c’est douloureux de les voir s’effondrer, c’est difficile de l’entendre parler de sa maladie et de l’entendre rassurer les autres.
Elle tient debout ma maman, c’est une femme puissante.
Aujourd’hui, elle a peur, et je sais que le soir elle pleure avec mon père.
Mais devant les autres elle reste solide car elle ne veut pas les voir triste et la voilà rassurante et remontant le moral de chacun.
Je suis admirative et je l’aime pour tout ce qu’elle est, à la fois épuisée, affaiblie, mais si forte et solide.
Ce n’est que le début, ce cancer est là présent dans son corps, mais il n’est pas visible. Il va devenir visible, les examens pour faire sa connaissance vont arriver, les opérations pour l’extraire de ce corps qui ne lui appartient pas, la chimio pour exterminer toutes ces cellules cancéreuses.
La maladie deviendra concrète, car pour l’instant ce n’est qu’un diagnostic, quelque chose qu’on imagine, sur laquelle il y a milles fantasmes divers.
Cette maladie qui tue, mais qui peut disparaître et revenir, ou disparaître à jamais alors on parle de rémission.
J’ai eu dans mon entourage, 3 cas de cancers, et 2 personnes ont survécu. J’ai vu la mort, j’ai vu la rémission.
Je crois en l’auto guérison et en notre force intérieure pour vaincre chaque maladie. J’en parle à ma mère je la guide pour qu’elle utilise sa puissance sacré. J’ai regardé un documentaire sur Netflix qui s’appelle HEAL qui est très bien fait sur l’auto guérison, que je vous recommande vivement.
Comme pour tout combat, c’est le mental qui va faire la différence. Alors je la coach, je lui donne toute mon énergie. Elle doit puiser des ressources presque miraculeuses. Elle les a en elles, comme chacun de nous les possède.
Mon monde a basculé ce lundi 4 mars, la vie ne sera jamais plus la même.
Des larmes de tristesse aux larmes de joie il n’y a qu’un pas, le 8 mars dernier a été déclaré jour de bonheur familial. Ma petite sœur a accouché d’un petit garçon ; on attendait cet événement avec impatience.
D’un coup d’un seul, là encore notre monde a basculé, avec la venue de ce petit être innocent.
La rencontre avec la pureté et l’amour.
Quand d’un côté nous affrontions la maladie, avec la mort comme option, la vie nous a rappelé qu’elle était là, plus belle que jamais.
De mon côté ma sœur m’a fait l’immense surprise de m’annoncer que je serai la marraine de son fils.A ce moment-là j’ai pleuré de joie, et cette émotion a contaminé tous ceux qui étaient autour de moi, des larmes de bonheur, j’ai reçu un cadeau inestimable.
Je suis reconnaissante là encore envers ma sœur, et envers l’Univers.
Pour conclure, car il le faut bien voici ce que je retiens de cette dernière semaine.
J’ai compris que malgré cette épreuve du cancer de ma maman, la vie continuait à nous offrir ce qu’elle a de meilleur.Elle nous donne des raisons d’espérer et de croire en elle.
L’Univers a un plan et il faut lui faire confiance. Moi j’ai foi, je suis attentive aux signes qu’il m’envoie. J’ai conscience qu’il se passe quelque chose de plus grand, et de plus puissant.
Étrangement c’est aussi la semaine du début du carême chrétien, je suis croyante et peu pratiquante, et de tels événements m’ont reconnecté à ma foi. Je suis allé à l’église et j’ai eu des émotions très fortes, j’ai ressenti la présence de Dieu, et il va m’accompagner et me soutenir.
Je crois en ma maman et en sa puissance, je crois en l’amour que j’ai pour elle et en l’amour qu’on me donne pour la soutenir.
Je crois que j’arriverai à rester forte, mais que j’aurai aussi le droit d’avoir mal sans me laisser sombrer.
Je crois en la puissance de l’Amour face à la Peur, et qu’on a le droit au bonheur dans les pires moments, merci ma sœur pour ce merveilleux bébé.
Je crois que l’Univers a mis sur ma route les personnes aptes à aller de l’avant et qui seront toujours là pour nous.
Tout va bien se passer, j’ai foi.
By 2MT