Je viens de perdre un être cher, un arrière oncle maternel, le dernier de cette branche. Triste nouvelle du 11 novembre.
Ma mère est effondrée, je suis sereine, la situation m’attriste mais pas de larmes c’est étrange. Je sais qu’il est libre de toute douleur, et de toutes préoccupations terrestres. Je me dis qu’il a finalement beaucoup de chances d’être mort. Il ne souffre plus, cela faisait une semaine qu’il avait subi une hémorragie cérébrale on savait qu’il allait nous quitter. Mais on a beau être préparé on ne l’est jamais vraiment face à la mort.
La veillée mortuaire s’est tenu à st Denis, dans un centre mortuaire, il n’y avait pas d’autres morts ce soir là, nous avions le site pour nous seuls. Tant mieux, c’est déjà suffisamment difficile de gérer sa douleur sans avoir à assister à celle des autres. J’ai apprécié rencontrer des membres de ma famille maternelle que je ne connaissais pas, revoir d’anciens voisins qui m’ont vu pour la plupart toute petite. J’aime ces moments de retrouvailles même si c’est autour d’un mort.
La nuit est passée autour de prières, de chapelets, de rires et de larmes. Arrive le jour de l’enterrement.
En cette journée qui s’annonce difficile il fait très chaud. Nous entrons tous dans l’église où doit être donné le dernier sacrement à notre Tonton.
Généralement c’est une étape redoutée, c’est le dernier moment passé avec notre défunt. Alors on s’installe et on attend l’arrivée du prêtre.
Pour la première fois de ma vie, j’ai assisté à une drôle de messe. Quand je dis drôle c’est au sens propre.
Je n’ai jamais autant ri durant un tel moment. oui, je dis RIS, j’ai ris et toute l’assemblée a ri. Nous avons eu cette chance d’avoir un prêtre qui nous a réconforté dans le rire, et tout cela en respectant ce moment solennel.
Nous étions tous assez timide pour chanter les chants religieux, il nous a dit qu’on répétait pour The Voice et qu’on devait se lâcher un peu plus si on voulait qu’un coach se retourne sur notre prestation. Il a demandé si notre Tonton aimait rire et oui c’était le cas, le ton était donné. Cette messe s’est déroulée dans la joie et qu’est ce que ça fait du bien.
Ce que je retiendrai ce sont les paroles du père Hubert:
» Lorsqu’un bébé vient au monde tout le monde est heureux, on le câline, on lui sourit, on le réconforte et on l’accompagne dans ces premiers moments et durant toute sa vie; il en est de même pour un défunt, nous sommes là pour l’accompagner, le réconforter et lui sourire pour son grand départ, et continuer à penser à lui même s’il n’est physiquement plus là. »
Qu’elles sont réconfortantes ces paroles, elles font du bien quand on les comprend et quand on veut le meilleur pour notre défunt. Cela nous rappelle quel rôle nous avons dans ces derniers moments, et ce rôle est juste merveilleux. Mes larmes ont coulé lors du dernier bisou au Tonton dans son cercueil, j’ai compris à ce moment là que je ne le reverrai plus jamais sur cette Terre et ça a été douloureux mais passé cet instant la vie a repris son cours, et Tonton reste dans mes pensées.
Je te souhaite cher lecteur d’arriver à ne pas t’apitoyer sur la mort, et sur ton défunt, je te souhaite d’arriver à l’accompagner lors de ce dernier voyage, et je te transmets le message de père Hubert, n’hésites pas à le transmettre autour de toi.
By 2MT